Le minimalisme est un mouvement qui a profondément influencé le design, depuis son ancêtre le Bahaus qui cherchait à définir la modernité, jusqu’à la mode actuelle du flat design, des formes géométriques simples et des fontes sans serif. Mais la mode actuelle amalgame parfois les préceptes d’un mouvement qui prônaient la création de formes qui révélaient la fonction de l’objet, avec une économie visuelle gratuite qui appauvrit la création.
Le mouvement Bahaus avait pour règle le fonctionnalisme et la mise en valeur de matériau, et l’un de ses principaux leaders, l’architecte Mies van der Rohe a théorisé des principes qui résonnent encore aujourd’hui, et prononcé des mots qui demeurent des lois pour de nombreux designers, tels que « moins c’est mieux » ou « dieu est dans les détails ». Le Bahaus a ainsi inspiré le minimalisme qui vise à créer le vocabulaire le plus immédiat pour transmettre un message de la façon la plus dense possible.
Pourquoi le minimalisme est-il si important lorsque l’on dessine des identités de marque?
L’ « écologie visuelle » est une expression que nous utilisons dans notre travail: cela consiste à trouver le traitement le plus transparent possible pour ne révéler que la marque, en évitant le bruit et les acrobaties stylistiques. Si le dessin attire l’attention, c’est qu’il est raté. Il ne devrait ne donner que du sens à lire sans qu’on ait à le décrypter.
Dans le graphisme, comme dans les autres branches du design, le minimalisme bien utilisé n’est pas basique, et ne signifie pas seulement être visuellement minimal.
C’est viser un minimalisme fonctionnel – tous les éléments doivent être essentiels à l’ensemble, être porteurs de sens et clairement l’exprimer. Le style choisi pour exprimer la singularité d’une marque, de son caractère, de son histoire et de ses valeurs peut infiniment varier en formes, proportions et couleurs, mais si le dessin final est fonctionnellement minimal, s’il n’est que sens et non gesticulation décorative, ce dessin sera imperméable au temps.